Le neurofeedback pour réguler et soigner l’activité cérébrale
Aider le cerveau à se réorganiser lui-même
Une analyse de l’activité électrique du cerveau
Aussi appelée neurobiofeedback ou neurothérapie, le neurofeedback (NFB) est une sorte de biofeedback qui utilise les données en temps réel de l’activité du cerveau, principalement à l’aide de l’encéphalogramme, pour lui permettre de se réorganiser lui-même. C’est bien l’activité électrique du cerveau qui est mesurée, en fonction des zones activées, qui produisent elles-mêmes des signaux : toute information envoyée depuis le cerveau est un signal électrique, et c’est ce que l’on essaye de mesurer avec cette méthode.
Retour d’information : l’élément qui donne son nom au neurofeedback
Cette neuroscience computationnelle est une technique thérapeutique d’apprentissage, pour que le cerveau apprenne à auto réguler son activité cérébrale. Il s’agit de prendre en compte l’activité du cerveau, à plusieurs moments donnés, mais aussi des aspects comportementaux, cognitifs et subjectifs. Comme il n’est pas possible d’envoyer directement des informations au cerveau pour lui demander de changer sa façon de fonctionner, le principe du neurofeedback c’est de lui faire prendre conscience de son fonctionnement, pour qu’il le modifie lui-même.
Rétroaction cérébrale : le cerveau se réorganise
Des signaux de retour visuels ou acoustiques
Pour relever les signaux électriques transmis cérébralement, des capteurs sensoriels sont disposés partout sur la tête. Comme pour une IRM, les signaux de retour qui sont transmis au patient sont visuels ou acoustiques, afin de transmettre cette fameuse information « retour ». Ainsi les fonctions cérébrales sont directement mesurées, et leur action est transmise au patient et à son cerveau, qui peut les modifier. Le neurofeedback est utile par exemple pour combattre un déficit de l’attention. Le patient reçoit un signal à chaque fois que son cerveau « déconnecte ».
L’électro encéphalogramme pour obtenir des informations sur l’activité du cerveau
La méthode la plus utilisée actuellement pour relever les signaux électriques du cerveau est la mesure de l’EEG, autrement dit électro encéphalogramme. On peut visualiser les signaux sur un écran, grâce à un système d’imagerie très performant. Il y a une interaction constante du patient avec son activité cérébrale. L’électro encéphalogramme permet de détecter notamment les très courtes phases d’inattention. L’appareil se base sur une cartographie du cerveau et les électrodes mesurent ce qu’il se passe dans certaines parties pour les besoins du neurofeedback, mais elles ne sont pas capables de mesurer l’activité des zones sous-corticales, trop profondes.
Utiliser le neurofeedback en cas de déficience de l’attention
Pour guérir des troubles divers
La technique de neurofeedback considère le cerveau comme une usine électrique et chimique. Il est utilisée pour guérir ou du moins améliorer les états psychiques des patients présentant des troubles, ou pour améliorer les performances mentales de managers, de coachs, de sportifs. Grâce à la plasticité cérébrale des neurones et des synapses, le cerveau met en place de nouveaux réseaux et de nouveaux apprentissages tout au long de la vie, et c’est grâce à cette plasticité cérébrale que les neurones peuvent changer le type de réponse rendu à une même simulation.
Une rééducation du cerveau pour corriger ses dysfonctionnements
Ce qui est à la base du remodelage du cerveau, c’est aussi la plasticité des synapses. Spécialisées dans la transmission nerveuse, elles évoluent avec le temps et avec elles la communication entre deux neurones. C’est cette plasticité synaptique qui est à la base des processus de mémorisation et d’apprentissage. Le neurofeedback utilise ces propriétés des composants du cerveau pour en corriger les dysfonctionnements, comme la méthode Vittoz. Pour que cela fonctionne, il faut une participation active du patient, un appel au contrôle volontaire et à la concentration passive, un apprentissage conscient, un entraînement (plus ou moins long) et un retour d’information qui entraîne une prise de conscience et une nouvelle action.
Quelques précautions à observer
Il n’est peut-être pas si facile de déceler l’activité cérébrale
Cependant, il s’agit d’être prudent, comme la méthode n’est pas encore normalisée, un même terme générique de « neurofeedback » renvoie à des pratiques parfois très différentes. Le problème est qu’il est difficile de vérifier si le signal électrique enregistré correspond bien à l’activité cérébrale, même avec des IRM et des EEG, quantifiés, cette activité est difficile à percevoir. Il n’a jamais été démontré que l’on pouvait resynchroniser le cerveau avec deux électrodes et il est aussi difficile de déterminer si l’amélioration parfois constatée chez le patient est due à une réelle efficacité du traitement ou à un effet placebo.
Un protocole de soins qui n’est pas encore validé par la Haute Autorité de Santé en France
Depuis l’invention de la méthode dans les années 1970 des milliers d’études scientifiques ont cherché à évaluer ses effets et les plus probantes portent sur le déficit de l’attention ou l’épilepsie. En revanche, aucun protocole de soins n’a encore été validé par la Haute Autorité de Santé en France, qui définit les recommandations de bonne pratique clinique, accrédite les praticiens de certaines techniques médicales et évalue d’un point de vue médical et économique les technologies de santé en vue de leur remboursement par la sécurité sociale.