À la découverte de Patanjali, fondateur ancestral du yoga
Patanjali, « fondateur » du yoga
Il a rédigé les yoga sutras
Le fondateur du yoga demeure encore un personnage mystérieux. Historiquement, il semblerait qu’il ait vécu entre 500 et 200 avant J.C. Patanjali est un sage qui a rédigé 196 aphorismes, aussi appelés sutras, traitant de tous les aspects de l’existence. Il commence par un code de conduite éthique pour finir par sa vision de la véritable nature de l’homme. Chaque terme employé dans les sutras est précis et concis, et chargé de sens. Ils portent en eux la réflexion et l’expérience d’un sage et ont pour objectif d’être utiles à l’humanité toute entière et de la servir.
Un sage qui aurait également rédigé de nombreux ouvrages sur l’Ayurveda
Patanjali aurait également écrit des ouvrages sur la médecine traditionnelle indienne, l’Ayurveda, et la grammaire sanskrite. C’est en se basant sur l’analyse du langage utilisé et sur l’enseignement des sutras que les chercheurs contemporains situent le sage au 2ème siècle avant J.C. Les autres ouvrages de médecine et de grammaire seraient alors attribués à d’autres Patanjali. L’anonymat du sage est en soi peu étonnant, car c’est une caractéristique des grands sages de l’Inde ancienne, qui estimaient que leur savoir était le résultat d’un enseignement collectif, sur plusieurs générations, et ils refusaient donc de s’en attribuer tout le mérite.
Les mythes sur le personnage
Un petit serpent
Considéré comme un maître spirituel par de très nombreuses personnes, des légendes sont nées à son sujet et l’ont transformé peu à peu en mythe. Selon l’une de ces légendes, Patanjali a été envoyé sur terre pour enseigner le yoga. Il serait tombé du paradis sous la forme d’un petit serpent dans les mains d’une puissante yogini encore vierge, Gonika, justement en train de prier les dieux pour avoir un fils. Le petit serpent se serait alors transformé en humain et Gonika l’aurait adopté. Le sage est parfois représenté comme l’incarnation du serpent à mille têtes, Shesha, ou Ananta, qui sert de trône ou de lit au dieu Vishnou.
Un sage qui n’a pas traité seulement de yoga, mais aussi de grammaire et de médecine
La tradition hindoue attribue la rédaction et la composition du Mahabhasya, c’est-à-dire le Grand Commentaire de la grammaire de Panini, à Patanjali. Cet ouvrage, dont l’attribution n’est pas sûre, comme on l’a vu précédemment, fournit une méthode d’interprétation qui servira ensuite de modèle à toute la littérature de commentaires de la scholastique sanskrite. L’ouvrage en lui-même est composé de longs débats dialogués, un peu à la manière de Platon, qui émanent de plusieurs interlocuteurs soutenant des thèses différentes.
Le travail de Patanjali : une des écritures hindoues majeures
Base du Raja yoga
Les yoga sutras écrits par Patanjali reposent eux-mêmes sur l’école Samkhya, ainsi que les textes hindous de la Bhagavad-Gita. Le yoga se retrouve également dans les Upanisad et les purana. Les écrits du sage forment une base à ce que l’on appelle le Raja yoga, et constitue une des écritures indoues majeures. Ce n’est pas un manuel permettant de pratiquer le yoga, mais une analyse plus conceptuelle des principes et des techniques psycho-physiques du yoga, sous forme de propositions très générales.
La libération, ou Samadhi
S’épanouir moralement, voilà l’objectif du yoga. Tel qu’il est théorisé par Patanjali, il a pour but de permettre l’abstraction du monde, et d’accéder à une existence pure, une sorte de béatitude et de conscience élargie. C’est donc de viser une libération du monde terrestre, conditionné, dans lequel l’expérience est toujours entachée d’ignorance et alterne entre plaisir et souffrance, due à l’impermanence de toute chose et de la condition mortelle et non-finie de l’homme, qui implique nécessairement frustration et désillusion. Cette libération est donc la fin de l’ignorance et l’union à une énergie créatrice, une force supérieure.
Les 195 yoga sutras
Définition du yoga, comment développer son attention
L’objectif du yoga est de faire « cesser les vagues du mental » selon Patanjali, et ainsi d’atteindre cette constance de l’attention grâce à une démarche yoguique. Par le biais de techniques psychologiques, comme le yamas ou le niyamas, corporelles, avec l’asanas (l’enchaînement de postures de yoga très couramment utilisé), des techniques respiratoires et énergétiques, avec le pranayama, le contrôle du souffle, des techniques sensorielles avec le pratyahara, ou encore mentales avec le dharana, le dyana ou le samadhi, il s’agit de libérer l’esprit de ses conditionnement et de s’élever au-dessus de sa condition humaine corrompue.
Patanjali révèle l’objectif du yoga : maîtriser l’esprit et le libérer de tout attachement
Grâce à tous ces exercices de yoga, le corps parvient à s’alléger des contraintes du monde extérieur, et permet de se plonger entièrement à l’intérieur de soi-même, libérant ainsi l’homme authentique, grâce à une méditation de pleine conscience. Le cheminement du yogi est toujours plus poussé, de façon harmonieuse et naturelle, vers l’art de vivre, l’observation du corps et se parfait en s’absorbant dans la contemplation de l’esprit. Ces techniques ne sont donc que des exercices, ils n’apportent pas la connaissance en soi mais indiquent la voie du travail personnel.
